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Embranchement des Cnidaires

Corail, anémone, hydraire, méduses ...

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Difficulté

09 décembre 2022

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Les Cnidaires sont des animaux exclusivement aquatiques, 99 % des espèces vivent en millieu marin, ce sont les coraux dont certains sont à l'origine de l'édifice de la grande barrière en Australie, ou les anémones qui, bien que urticante, heberge pour quelques unes d'autres animaux telle que les poissons clowns. Les Cnidaires marin sont aussi les gorgones, les hydraires ou les méduses. Seul 1% des cnidaires vivent en eau douce, ils sont représenté par les hydres et les méduses dulcicole.

Près de 9700 espèces vivante sont connues et les espèces disparut nous ont laissé un très riche patrimoine fossile. Le plus ancien fossile connu est un qui date de.
Les Cnidaires présente plusieurs particularité, ils sont urticant, cela est du à la présence dans leurs tissus de cellule venimeuses, particularité qui est à l'origine de leurs nom: Cnidaire du grec κνίδη, knidē = ortie, urticant. Les Cnidaires possède une organisation interne très simple. La paroi de leur corps est composée de deux feuillets embryonnaires : ce sont des diploblastiques et leur anatomie présente une symétrie radiaire d'ordre paire : symétrie de quatre ou symétrie de six à laquelle se superpose une symétrie bilatérale.
Les Cnidaires font partie des animaux qui façonnent les paysages sous-marins et contribuent à leur beauté. Ils sont très appréciés des plongeurs mais aussi des aquariophiles pour qui l'élevage des Cnidaires est devenu un défi.

Symétrie radiaire chez l'anémone Anemonactis mazeli, WBN

Symétrie radiaire chez l'anémone Anemonactis mazeli, WBN.

Les formes typiques de Cnidaires

Suivant leur morphologie, soit solitaires ou coloniaux et suivant leur mode de vie, vivant fixés (benthiques) ou libres (pélagiques) on peut distinguer quatre grands groupes de Cnidaires.

Les formes typiques de Cnidaires, WBN Les formes typiques de Cnidaires, WBN

Les formes typiques de Cnidaires, 1. Polype, solitaire et fixé ; 2. Hydraire, colonial et fixé, WBN.

Les formes typiques de Cnidaires, WBN Les formes typiques de Cnidaires, WBN

Les formes typiques de Cnidaires, 3. Méduse, solitaire et libre ; 4. Siphonophore, colonial et libre, WBN.

Comparaison des formes polype et méduse

Les Cnidaires sont des animaux simples, le corps creux est composé de deux couches cellulaires. On peut schématiquement représenter leur corps comme deux sacs que l'on aurait enfilés l'un dans l'autre. La paroi du sac extérieur correspondant à la couche cellulaire externe : l'ectoderme, et la paroi du sac placé à l'intérieur correspondant à la couche cellulaire interne : l'endoderme. Entre ces deux couches cellulaires se trouve une substance gélatineuse plus ou moins abondante et pauvre en cellules : la mésoglée.
Ce corps est muni d'une ouverture unique qui a fonction de bouche mais aussi d'anus. La bouche est ordinairement en position haute chez les formes fixées et en position basse pour les formes libres.
Autour de la bouche un nombre variable de tentacules couverts de cellules urticantes capturent et acheminent les proies à la bouche, qui aboutit intérieurement à la cavité gastrique.
La morphologie du corps est établie selon une symétrie radiaire d'ordre 4 ou 6, sur laquelle se superpose une symétrie bilatérale, due à la présence du siphonoglyphe unique. Les Cnidaires ne possèdent ni appareil respiratoire, ni appareil excréteur, leur système nerveux est très simple.

Comparaison des formes polype et méduse, WBN Comparaison des formes polype et méduse, WBN

Comparaison des formes polype et méduse, WBN.

Coupe de la paroi d'un Cnidaire

La paroi des Cnidaires est constituée de 2 couches cellulaires, l'une externe: l'ectoderme, l'autre interne: l'endoderme. Entre ces deux couches se trouve la mésoglée.
L'ectoderme est constitué d'une couche monocellulaire continue composée de quatre types cellulaires. Les cellules ectodermiques forment la structure de base. Elles sont hautes et produisent un important mucus. Les cellules sensorielles étroites et portant un fin prolongement sensitif sont coincées entre les cellules ectodermiques. Leur base est reliée à de fines ramifications qui forment un réseau dans la mésoglée. Les cellules interstitielles comblent par endroit les petits espaces. Ces cellules à caractère embryonnaire et à fonction totipotente peuvent régénérer les cellules manquantes et réparer les blessures. Les cnidoblastes surtout très nombreux sur les tentacules et autour de la bouche ont une fonction urticante.
L'endoderme comporte trois catégories cellulaires. Les cellules endodermiques forment l'architecture de base. Ce sont des cellules hautes qui renferment une forte densité de fibres musculaires. On trouve également des cellules sensorielles, hautes et étroites munies de ramifications basales qui se prolongent dans la mésoglée. Leur stimulation déclenche la réaction de l'animal. Enfin on rencontre des cellules glandulaires qui assurent la digestion des proies.
La mésoglée est une substance gélatineuse, non cellulaire. Elle contient des cellules nerveuses rudimentaires, les protoneurones qui forment un réseau reliant les cellules sensorielles ectodermiques et endodermiques.

Coupe de la paroi d'un Cnidaire, WBN Coupe de la paroi d'un Cnidaire, WBN

Coupe de la paroi d'un Cnidaire, WBN.

Organisation du cnidoblaste

Les Cnidoblastes sont des cellules urticantes spécifiques aux Cnidaires. Ils sont plus abondants sur les tentacules et autour de la bouche. Ils sont souvent  répartis en  groupes serrés où ils constituent de véritables batteries urticantes.
Ces cellules portent extérieurement un fin prolongement excitable, le cnidocil. Elles contiennent une volumineuse vacuole à paroi double: le cnidocyste. La paroi interne est prolongée par un long tubule armé de fins crochets. Avant extrusion, ce filament est intégré à l'intérieur du cnidocyste à la façon d'un doigt de gant retourné, le tout baigne dans un liquide urticant et est recouvert par un opercule. Après excitation du cnidocil, l'opercule libère le filament urticant qui vient se planter dans la proie et injecte son venin. Ces cellules possèdent un fonctionnement unique, le remplacement étant assuré par les cellules interstitielles embryonnaires.

Organisation du cnidoblaste, WBN Organisation du cnidoblaste, WBN

Organisation du cnidoblaste, WBN.

Un peu de classification

On connait principalement trois super-classes de Cnidaires. Ce sont les Hydrozoaires, les Scyphozoaires et les Anthozoaires.

Les Hydrozoaires (Hydrozoa) réunissent près de 3000 espèces. Ces Cnidaires ont généralement en alternance une phase fixée, souvent coloniale, puis, durant leur reproduction une phase libre de type méduse.
Les Scyphozoaires (Scyphozoa) constituent un petit groupe de 350 espèces. La phase libre chez ces "vrais méduses" prédomine.
Les Anthozoaires (Anthozoa) qui réunissent environ 6000 espèces ne forment jamais de méduses. Ce sont les gorgones, anémones et coraux.

Colonie du Bryozoaire Membranipora membranacea, avec en bordure sa marge de croissance composé de zoécies en cours de formation. Pointe de Trévignon, France, 8 mètres, WBN

Colonie du Bryozoaire Membranipora membranacea, avec en bordure sa marge de croissance composée de zoécies en cours de formation. Pointe de Trévignon, France, 8 mètres, WBN.

Auteurs

Texte : © Wilfried Bay-Nouailhat, Anne Bay-Nouailhat © 2022.
Photographies : © Wilfried Bay-Nouailhat. Publiées avec son aimable autorisation.
Illustrations : © Wilfried Bay-Nouailhat. Publiées avec son aimable autorisation.

Comment citer cette page

Bay-Nouailhat W., Bay-Nouailhat A., decembre 2022, Les Bryozoaires - Introduction, [En ligne] https://www.mer-littoral.org/14/bryozoaires-1.php, consultée le 19 mars 2024.

A suivre ...

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Les auteurs

Photographie de Wilfried Bay-Nouailhat

Wilfried Bay-Nouailhat

Plongeur - Naturaliste
Photographe Sous-Marin

Photographie de Anne Bay-Nouailhat

Anne Bay-Nouailhat

Chargée d’études en environnement marin
Plongeuse professionnelle - Naturaliste

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